Des patates et du poulet, la Bolivie


La Bolivie, ce pays sans côtes
(avec le Paraguay, les deux seuls du continent Américain) remplie de 10 millions de Boliviens, dont 2.5M à La Paz (la capitale gouvernementale). Ici l'espagnol, qui
est la première langue officielle, est finalement réservé
à une élite, en sachant que les Boliviens sont pour 30% d'origine
Quechua, pour 20% d'origine Aymara et 4% de Guarani de l'Amazonie. Dans les
rues des grandes villes, l'espagnol y est largement utilisé, mais dès
qu´on s'éloigne des métropoles,
voici qu'on n'entend quasiment plus d’espagnol,
remplacé par le Quechua dans l'altiplano et
l'Aymara partout ailleurs.






J'ai passé la frontière du Brésil à ici par le poste de
San Matias il y a déjà 1 mois et 1 semaine.
De là j'ai traversé l'Oriente, la partie est du pays, la
plus riche a l'heure actuelle avec le développement de
l'agriculture et le commerce des hydrocarbures. Au cœur de l'Oriente,
Santa Cruz, capitale économique, ma première étape bolivienne. À peine 2 jours que
j'avais mis les 2 pieds ici, que je compris que je n’avais pas fait de
mauvais choix en orientant mon chemin vers l'est. Les rencontres se sont succédé, promenant mon petit
brin d'aventure, n'ayant pas vraiment de prise sur les évènements qui seraient
de toute manière arrivée. C'est à Santa Cruz que
j'entendis dans la bouche de nombreux de mes interlocuteurs le village de
Samaipata. Me voilà après 7 jours à flâner dans les marchés de Santa Cruz, a un
feu de 78 secs en direction du sud, brandissant ma magnifique pancarte.

Direction « Samaipata »



Ce village est tellement tranquille,
posé sur une colline on y glane 1 semaine ou 2, du lever au
coucher du soleil, faisant ses emplettes au petit marché bien fourni et
brulant des feux de joie nocturne au rythme des flutes de pan.
J'y fais également des
rencontres mémorables : Georg au détour d'une rue, mon
camarade compagnon Allemand du Cap-Vert, avec qui j'ai traversé, en simultané mais dans 2 bateaux
différents, l'océan Atlantique. François, rencontré à Santa Cruz, puis une
nouvelle fois ici, ce vagabond français qui étale sa vie pour
mieux enrouler celle des autres. Toute cette bande de français : Candy, Fred,
P-H, Flo, Baptiste, Naya, nous formerons une petite communauté vivante au gré du soleil pendant un
court moment. Ce couple catalan qui rêve de rentrer en Europe en voilier, ses
2 françaises complètement folles, Barbara, la Hongroise
qui mesure moins du mètre 50, mais qu'on peut voir à des km avec son
manteau orange fluo.

C'est aussi ici que je rencontrerais Mikha, Sud-africaine
bien loin de chez elle, avec qui je voyagerais 2 semaines en tout un peu plus
tard. À Samaipata je passerais une des meilleures soirées depuis mon départ avec le nouvel
an Inca « Inti Raymi». Samaipata fut vraiment un endroit
particulier.



C'était comme les
vacances, à la Croisière s´amuse, sans la mer,
mais en mieux…




Après cet épisode que j'ai eu du
mal à quitter, j´ai pris la route de Cochabamba, dans
les vallées qui s´enclave entre l'Orient et l'Altiplano.
Ce trajet mériterait un article à lui tout seul ! 2
jours pour faire les 250km qui me séparent de la ville. Et quels 2 jours !

Je suis finalement pris en stop en milieu d'après-midi du second jour
par un camion rempli de légumes, tout droit direction « La Cancha », le plus grand marché de Bolivie, à Cochabamba. C'est
sur les centaines de sacs de patates, à ciel ouvert, que je voyagerais 9
heures durant pour les 200km qui me sépare encore de la ville. Moi, les
patates et les Quechuas. 10 en tout, nous formons un petit bataillon prêt pour le combat qui
nous attend. La route, ou comme ils l'appellent « L´Ancienne », est comme son
pseudonyme l'indique, pas toute jeune. Pendant 9 heures, pas un seul plat. Ça monte et ça descend, en
zig-zig, avant de remonter pour redescendre, et encore et encore. Arrivé au coucher du
soleil, le régiment qui m´accompagne commence à s´agité, c'est l'heure pour
ce que j'ai renommé « L´Emballage ». Chacun sort alors,
pas une, pas deux, ni même trois, mais bien sept ou huit
couvertures, avec lesquels ils commencent à s'enrouler, laissant
à peine un filet d'air, avant de retomber sur les patates,
tels des énormes rouleaux de printemps pour géants. La nuit arrive
et se passe, je bénis mon sac de couchage de faire le même boulot que ses 8
couvertures.




Bercé par les montagnes
russes du camion et la température négative qui arrive
rapidement, je m'endors bordé par la splendeur de la voie lactée.



Vers les 2 heures du matin, c'est à nouveau le chahut
parmi les troupes. Chacun replient sagement ses rouleaux de printemps. La vue a
changé, les étalages vides m´indiquent que la
destination finale est en approche, le marché de La Cancha. Comme
ce n'était que peu d´efforts que ce trajet du roi en
carrosse, me voilà a déchargé du camion au
trottoir, les centaines de sacs de 50 kg de pomme de terre qui m´a permis de faire mon
trajet. Il faut bien remercier le roi de la pomme de terre pour ce beau geste.
Je ne passerais que 2 nuits sur
Cochabamba avant de rejoindre La Paz en une journée de stop.


La Paz

la mégalopole perchée entre 3200 et 4000
m d'altitude dans l'Altiplano. Ne cherchez pas plus bas, l'Altiplano n'a rien
en dessous de 3000 m. La Bolivie et ses 1.000.000 km, 2 fois la taille de la
France, et je suis quasiment de l´autre côté du pays, je peux
presque apercevoir l'océan. J'ai traversé le continent en
largeur avant d'atteindre sa pointe sud.

Les premiers jours à La Paz sont éprouvants pour tous.
Ici aussi ils n'ont pas vraiment de grande côte, ils ont juste un paquet de
bonne descente, que l'ont fini toujours par remonter. Ajoutez à ça le manque d'oxygène et cela donne des
sensations de sortie d'Everest après une vingtaine de marches (pourtant
bien construite pour une fois).


À La Paz « Tu mangeras de tout ». En effet, la
Bolivie n'est pas très célèbre pour sa cuisine,
mais m´y intéressant de près, j'y ai trouvé de bien bonne chose
tout de même. Et je me permets d'en relater le meilleur.

D’abord il y a l'Api,
une boisson servie chaude à base de maïs rouge, qui n'a rien
à envier au vin chaud durant les soirs d'hiver. Accompagnés de Bunuelos
(beignet au sirop) ou Palmito au fromage, ils ont fait mon bonheur de bien nombreux matins. Tout comme
les soupes du soir, la Chairo (soupe Ayamara de boeuf avec carotte, oignon, chuno)
ou la Caldo de Mani(soupe de cacahuete).


Et puis il y a les patates bien sûr ! Je ne pense pas
voir de sitôt des étalages de patate comme j'ai vu dans
les marchés de La Paz. Les Chunos, sont un des aliments de base des
Boliviens, petite patate séchée au soleil, qui
peuvent se conserver des siècles (voir semaines !) Parmentier n'a
rien inventé, ce sont plus aux Incas que l'on attribue les quelque 4000
différentes variétés de PDT que la
Bolivie cultive.


Côté viande, je ne sais
pas d´où ils viennent, car je n´en ai pas vu l'élevage en campagne,
mais ici on mange du Poulet (avec un grand P). Pollo par-ci, Pollo par-là,
la Fricassé à chaque coin de rue, un bout de poulet
frit à chaque coin de bouche, en soupe, en beignet, en salade, au
barbecue, à la plancha ou à la poêle,
à toutes les sauces et à
toutes heures, les gens mangent du POU-LET !

Il y a bien aussi la Trucha, poisson
sorti du Titicaca, seulement il n'a rien d'exceptionnel pour détrôner
la volaille, même à
Copacabana.

Les Empanadas sont aussi monnaie
courante, au fromage communément, mais très
souvent avec un peu de P… Si, si vous avez deviné.Et
puis je n'appellerais pas vraiment ça de la nourriture, mais ça
remplit tellement la bouche des gens…


La Coca, en feuilles ! Patrimoine
National déposé par Evo Morales, président
actuellement à son 3e mandat. Elle est consommée
par 80% des Boliviens vivant dans l´Altiplano. Elle a été
un sujet politique très important pendant les années
80/90, avec la declaration d´un banquier Americain comme quoi  la consommation de la coca en Amerique du sud,
serait responsable d´un retard mental generalisé
et expliquant la pauvreté du sous continent. Les Nations Unis en
prennent bien note a cette epoque, et lui declare la guerre.




Après
La Paz, direction pour le lac Titicaca, à
Copacabana, avec Mikha. Là-bas nous traverserons l'Isla Del Sol
accompagné de 2 Australiens. Le lac est d´une
grandeur à la hauteur de son altitude (4000 m), divisé
entre le Pérou et la Bolivie, on n´en
voit pas la fin. 






De là,
je suis réparti en solo pour Sorata, ou je me trouve actuellement. «
Perle des Andes », c'est surtout un point de départ
très important pour les treks dans la cordillère
Royale. Située à la pointe nord de celle-ci, elle est
traversable en ce moment en une quinzaine de jours de trek en autonomie totale.
Je pense seulement faire le tour de L´Illampu,
qui est la montagne qui domine Sorata, un trek de 7 jours en autonomie, six
cols à 4000m et un a 5000, classé
parmi les 20 plus beaux trek du monde. Avant ça,
je compte me faire une mise en jambe de 3 jours en allant faire un tour pour la
Laguna Challata puis laguna Glaciar
(5000 m).

Voila c´est tout, pour le moment les amis!

Je vous embrasse tous autant que vous êtes!





Je vous laisse avec un peu de musique, du tres bon : 

Los Kjarkas - Munasqechay